"La fin de l’exception humaine" de Jean-Marie SCHAEFFER


Lundi 5 novembre 2007

Je me suis longtemps demandé pourquoi les philosophes (notamment français) ignoraient les progrès de la biologie et continuaient à penser l’homme comme une espèce privilégiée totalement à part dans le monde vivant. Cette situation va peut-être changer avec le livre du philosophe Jean-Marie SCHAEFFER : « La fin de l’exception humaine » (Gallimard 2007).


Jean-Marie SCHAEFFER va s’efforcer tout au long de son livre de légitimer l’homme « espèce biologique s’inscrivant dans l’histoire du vivant telle qu’elle s’est développée sur notre planète ».


Il montre d’abord les insuffisances du cogito, ergo sum de Descartes fondateur de ce qu’il appelle la « thèse de l’exception humaine » qui exempte l’homme de l’ordre naturel car il est fait d’un esprit et d’un corps. Ces insuffisances mettent la thèse en position défavorable vis-à-vis des disciplines scientifiques qui étudient l’être humain de l’extérieur et voient en lui un « animal » partie intégrante du processus évolutif découvert par Darwin.

L’auteur montre ensuite que les deux autres points de la thèse : le comportement social de l’homme mais aussi sa capacité à développer des cultures font partie de sa constitution biologique. Il échoue peut-être à expliquer, dans la même optique, les états conscients ; mais il considère que les faits de conscience s’expliqueront dès que l’on aura une meilleure connaissance de l’activité neurologique.

Je craignais de la part d’un philosophe une insuffisance de connaissances en biologie ; il n’en est rien, Jean-Marie SCHAEFFER connaît très bien les développements récents de la biologie et notamment tout ce qui a trait au néo Darwinisme (travaux de Ernst Mayer en particulier) et il sait bien s’en servir dans ses démonstrations. Cependant Jean-Marie SCHAEFFER est avant tout un philosophe. Son vocabulaire ésotérique, ses démonstrations quelquefois difficiles à suivre, ne mettent pas son livre à portée de tout le monde. Lisez-le si ces sujets vous intéressent ; il sera, en tous cas, utile aux philosophes qui jusqu’ici ignoraient ces développements déjà intégrés dans les réflexions des biologistes.

Si vous êtes intéressé par ce livre vous le trouverez ici :



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